Un arbre peut-il cacher la forêt ?

Nous avons mis :

  •  4 ans pour mettre des mots sur nos envies,
  •  3 ans pour trouver la ville : Chantilly
  •  1 an et demi pour trouver l’adresse : 17 rue Guilleminot
  •  6 mois pour l’arranger et l’appeler studio de photographie

Et voilà !

Comme pour bien des choses, le bilan d’aujourd’hui éclipse les embuches par lesquelles nous sommes passés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les heures de doute qui écourtent vos nuits car cette disposition finale scellera une partie de votre avenir. Partager son âme entre la raison et l’instinct.

Une première opportunité avortée :

Il y a 4 ans, Richard me fait part sur un ton empli de malice, d’un studio à céder par l’un de nos confrères à Dijon. C’est une idée folle, un égarement ! Ce n’est même pas une idée d’abord, puisque pour être une idée il faut qu’on en ait le dessein ! Et ce n’est pas le cas ! Hein ?! n’est ce pas ?!

Et bien croyez le ! cette nouvelle recueillie sur les réseaux (sacrés eux !) est devenue une conversation entre nous, puis un débat pour devenir une étude ! Si si !

Nous avons pris contact, deux billets de train pour Richard et Noah par une froide journée de décembre. Mes éclaireurs, mes amours (pardon je m’égare !).

Tous les deux visitent la ville (c’est essentiel pour Noah notamment), le studio, échangent avec le propriétaire qui est un photographe, pour me rendre compte à leur retour et me faire part de leurs émotions. Mon homme et son mini alter-ego semblent confiants, convaincus et décidés. Soit ! Nous irons tous les trois corroborer l’ensemble des points importants : la qualité de vie, le bassin économique, la situation géographique du studio, nos perspectives d’avenir en fait !

Et nous prenons l’ultime décision tous les trois de partir et d’avoir d’autres projections de vie. Nous voudrions céder une partie de notre activité professionnelle ainsi que le droit au bail du magasin. Oh miracle ! quelqu’un d’intéressé ! La personne n’a pas cette expérience de la gestion d’un magasin mais fait déjà du négoce. Elle aussi a d’autres ambitions et nos deux projets coïncident dira-t-on.

Du sourire aux larmes :

Chez nous ça va plutôt vite puisqu’il n’y a que la part du besoin en fond de roulement qui doit être encadrée. Ah si…j’oubliais, l’accession au droit au bail pour le repreneur. Mais pour ça, encore faut-il que nous ayons une lettre d’intention de sa part pour lancer les hostilités.

Or telle soeur Anne, les semaines se succèdent et je ne vois rien venir, que le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie. Ses initiatives deviennent de plus en plus insidieuses. Il faut désormais prévoir d’allonger la période de passation afin que nous puissions la former sur les modalités de gestion d’une boutique ; désormais notre repreneur est intéressé par l’achat d’une part de notre activité liée au laboratoire (ce qui ne faisait pas partie de ses intentions du départ). Alors, si nous voulons vendre, il faut aussi le former sur l’utilisation de cet outil qu’est le laboratoire. Cela a l’odeur de la tromperie ! Et toujours nulle trace de sa lettre d’intention.

Et le rideau tombe : le studio de Dijon a trouvé preneur.

Notre univers s’effondre ! Cette belle énergie n’est plus. Les seuls mots qui correspondent à notre état d’esprit du moment sont « découragement » « morosité » et « consternation ».

Ce que je voulais dire ?

J’ai ressenti le besoin de célébrer avec vous les doutes, les embûches, les insuccès (plus que des échecs), qui façonnent le socle de nos projets.

Je nous ai tellement reconnus dans ce reportage vu à la télé. Ces trois femmes dans le milieu de la gastronomie de haut vol, exerçant chacune une spécialité différente mais avec une démarche si analogue. Les écorchures, les contrecoups, le chaos et les catastrophes qui font grandir.

Avant cette photo prise de notre nouveau studio de Chantilly, je voulais vous parler de ces étapes qui forgent chacun de nous.

Je revois les photos prises dans le TGV vers Montpellier, concours Portraitiste de France 2015. Nous étions partis en famille (une fois n’est pas coutume), les poches remplies d’optimisme pour ne pas dire de conviction par rapport à la participation de Richard.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Résultat : non reçu !

Incompréhension le soir dans la chambre d’hôtel. Nous avions attendu des heures pour un résultat si décevant. Et voir la fierté sur le visage de notre fils se transformer en déception le lendemain parce qu’à l’âge de 7 ans on n’arrive pas se tenir éveillé si longtemps.

Ce même lendemain lorsque nous avons mis notre égo dans un petit mouchoir dans la lièsse générale, braver notre déshonneur de n’avoir pas été reçus pour connaitre les notes. Et, nous nous sommes aperçu que ce n’était pas si loin. Mais Dieu que la route juste avant, au départ de l’hôtel était longue !

Hey ! et pour l’anecdote, deux ans plus tard en 2017, à la session suivante du même concours (bisannuel) Richard a été reçu, puis à celui de cette année aussi en 2019. On lui a remis aussi le titre de maître Artisan et son « European photographer ».

L’arbre qui cache la forêt :

Alors oui, avant cette image de notre studio que nous avons basé à Chantilly, au 17 de la rue Guilleminot, il y a eu de la sueur, du travail, des doutes, de l’anxiété et des railleries encaissées.

Combien de fois avons nous entendu « trop ambitieux »  « pas finançable », une multitude de « trop » et de « pas assez » mais à mauvais escient.

Cet espace est un cadeau que nous voulions dédier à nos futurs clients et à l’exercice de notre métier de photographes. En fait c’est un lieu que nous avons fantasmé longtemps.

En effet, l’idée était d’ associer de manière homogène la technicité liée à l’exercice de la photographie, et traduire notre envie d’hospitalité pour les personnes que nous serons amenés à y rencontrer.

C’est pourquoi nous n’avions pas envie de cloisonner notre plateau de prise de vue, et envisagé d’autres typologies de prise de vue en studio.

Je vous invite donc à venir le découvrir.

Je vous laisse un indice sur la porte :

Navy et Richard Millet Photographes

Publié, avec amour, par Navy Millet.