Tous ce(ux) que nous sommes

Tous ce que nous sommes font tout ceux que nous sommes :

Nul n’est besoin de se prévaloir ici de compétences es psychiatrie. En effet, je ne suis pas en train d’aborder les symptômes du trouble de la personnalité…je vous explique et vous allez comprendre aisément :

La dualité du Yin et du Yang :

J’ai 15 jours, 3 mois, 2 ans, je vis au delà de votre océan entourée, choyée, comblée par les miens. Et, la Vie est merveilleuse.

J’ai 3 ans, c’est un abime. Un à un, chacun de mes repères d’enfant va se volatiliser au rythme des missiles air-sol de l’armée américaine.

Nous sommes sur le tarmac de l’aéroport de Phnom Penh. Papa est déjà à l’intérieur de cet avion, le seul, le dernier. Il lui faut motiver les navigants, vérifier que les pilotes sont prêts à décoller, oublier que sa femme et sa fille ne sont pas encore à bord. Et qu’il a confié cette terrible responsabilité à son ami pendant que les bombes s’abattent sur mon pays. Je suis dans les bras de ce dernier.

J’ai 4 ou 5 ans et je réponds toujours « oui oui » à des gens « exotiques » (oui on parvient toujours à être l’exotique de quelqu’un…rire!) qui me parlent dans une langue étrangère que je ne comprends pas. Des mots que j’apprendrai à apprivoiser, avec leur soutien. Leur nom m’échappe aujourd’hui mais leur indulgence et leur générosité me guiderons pas à pas vers l’instruction. Ce qui me vaut d’avoir le privilège de pouvoir vous écrire.

J’ai 17 ans, je décroche mon bac de français et à 18 ans le Baccalauréat.

Lorsque j’ai 19 ans, c’est à mon tour de défendre ceux que j’aime de l’adversité, toutes griffes dehors. Je suis étudiante, et mon père, trahi, floué, fait banqueroute. Et, quand nous sortirons de cette machination, que notre fratrie les aura aidés à se sauver de ce péril, j’aurai 32 ans.

Chaque étape de notre vie pose les jalons de la personne que l’on devient :

Mon désir n’était pas de vous étaler de manière impudique des moments de ma vie personnelle mais cet exemple m’aidera à me faire comprendre de vous, je l’espère.

Je vous ai exposé cinq décennies (ou presque) pendant lesquelles l’ombre côtoie la lumière, la dualité en toute chose. Ainsi quand une chose disparait une autre se crée.

Nous sommes tous empreints de la mémoire de notre propre Histoire. Celle qui bâtit au fil des années ce que nous sommes, mais également « ceux » que nous sommes, face à nos obligations professionnelles, personnelles, sociétales. L’inné côtoie l’acquis.

Couche après couche tel un oignon nous endossons diverses démarches et apparences en cohésion avec chaque situation, chaque interlocuteur, et chacune de nos intentions.

 

 

Faire éclore :

Faire réapparaitre, pour que s’épanouisse votre personnalité libérée de ses propres entraves c’est ce à quoi nous nous attachons.

J’entends les photos prises à votre insu parce qu’elles sont bien plus belles, les « je ne suis pas photogénique », « je ne sais pas poser » et vos multiples objections.

C’est ici que j’aimerai que vous puissiez faire un parallèle avec ce que je vous ai écrit plus haut, sur l’influence de notre Histoire sur la personne que nous sommes. J’aimerai que vous vous posiez la question de l’énigme du rapport à notre image mais surtout de ses origines. Savez-vous pourquoi  nos images volées nous semblent plus naturelles ? Nous ignorons simplement que nous sommes pris en photo et ne pouvons opposer à cela le masque approprié à la circonstance.

Nous détenons tous la réponse !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Richard et moi avons depuis longtemps cette conscience de l’Image :

Nous parvenons à vous éveiller à votre image, à votre portrait. Et si nous parvenons aussi à faire rire et sourire, c’est que cet exercice de vous découvrir nous le faisons chaque fois pour chacun d’entre vous. Nous ne l’envisageons pas comme une obligation mais plutôt comme un sacré cadeau qui nous est fait. Cet abandon qui nous permets de vous voir, vous, votre sourire, votre regard.

Nous utilisons l’objectif de nos appareils comme le prolongement de notre propre acuité, et la sincérité de nos mots pour vous rassurer et qu’enfin cela devienne une rencontre.

Ici vous avez le droit :

Dans ce lieux, vous avez le droit, d’être vous, de laisser triompher votre individualité et de déposer les armes. Ici rien n’est jaugé, estimé ou mesuré. Il n’existe pas d’échelle de force ou de faiblesse, seulement une échelle de valeurs communes.

C’est un studio de photographie et vous êtes le plus beau des matériaux avec lequel nous aimons travailler. Notre métier de photographe c’est révéler l’empreinte de votre unicité, votre tempérament, votre personnalité. Ainsi, nous tirons bénéfice de votre force et votre caractère pour façonner nos images.

Rien n’est magique, seul le lien qui nous unis. Pas de vitrine, vous ne serez pas observés. Nous ne recevons que sur rendez-vous, notre studio est un lieu privé. Nous sommes sur Chantilly.

Je serai là pour vous guider pas à pas si tel est votre besoin, depuis le premier écho de voix qui vous dessine ma personnalité, jusqu’à vous entourer et vous épauler de mes conseils.

L’être et le paraître :

L’être et le paraître ont tous deux une raison d’exister, il suffit de leur reconnaitre à chacun la place qui lui convient. Puis quelque fois, c’est au détour de la parole laissée à la démonstration que la spontanéité refait surface.

Je trouve tellement de pertinence et d’authenticité à faire affleurer votre nature. C’est bien entendu plus délicat et parfois ambitieux ! Mais à vaincre sans péril on triomphe sans gloire 🙂

Alors, je vous dis à bientôt au 17 rue Guilleminot, et vous laisse un indice sur la porte bleue. Sait-on jamais…

 

 

Publié, avec amour, par Navy Millet.